Homéopathie
Définition – de quoi parle-t-on ?
Du grec « homoios » (semblable) et « pathos » (souffrance, maladie), l’homéopathie est fondée en 1796 par un médecin allemand, Samuel Hahnemann.
Elle repose sur 3 grands principes :
La similitude : une substance prise à forte dose capable de provoquer chez un individu sain et sensible une série de symptômes physiques, nerveux, émotionnels est capable de guérir, à dose très diluée, cliniquement un malade présentant les mêmes symptômes.
L’individualisation : l’homéopathie prend en compte les symptômes et les caractéristiques particulières, physiques et psychiques du sujet. On ne soigne pas une maladie mais l’individu malade. Deux malades avec les mêmes symptômes n’auront pas le même traitement selon leur profil.
La dilution infinitésimale : c’est un processus de dilution et d’agitation (dynamisation) d’une substance active par la méthode centésimale hahnemannienne (CH). La substance souche (souvent une teinture mère) à base de plantes, d’animaux, de minéraux est diluée dans 99 fois son volume de liquide (eau, alcool) ou de poudre (saccharose ou lactose) pour obtenir une première dilution appelée 1 CH. En renouvelant l’opération, on obtient une dilution de 2 CH et ainsi de suite jusqu’à 30 CH.
Cette préparation permet d’obtenir des doses infimes (jusqu’à disparition de la substance active mais « la nature du remède est informative) et garantit l’innocuité du remède.
Le service rendu et l’efficacité de l’homéopathie en tant que médicament font polémiques depuis de nombreuses années en France et dans le monde. La France étant un des leaders de la fabrication, 1/3 populaire avec l’allopathie et l’ayurvéda).
Depuis le 1er janvier 2021, l’homéopathie n’est plus remboursées en médecine humaine par la sécurité sociale.
Prise en charge de mammite – cas concret
Cas de la vache « Mimine »
Mimine traîne une mammite depuis plus de quinze jours. Les traitements classiques (pommade externe + antibiotiques locaux et généraux) ne sont pas parvenus à la guérir. Les quartiers avant et arrière droits sont gonflés, un peu durs. Mais curieusement, cela ne lui fait pas mal et elle se laisse traire et vider les quartiers. Ce n’est plus du lait, c’est une sorte de pus épais, jaunâtre et d’odeur nauséabonde qu’il faut tirer des deux quartiers.
Question du vétérinaire homéopathe :
Quelle sorte de vache est-elle ? « C’est une bonne bête gaie au boulot. Elle adore faire des sauts et même quelques fois au-dessus de la clôture ! ».
Que s’est-il passé au moment où elle a déclenché sa mammite ? « Rien de spécial, pas de stress. Mais il y a eu cette nuit-là un vrai changement de temps devenu froid et humide et elle a été mouillée ».
Méthode :
Répertorisation homéopathique et symptômes retenus : tempérament gai – saute – absence de douleur – aggravée après avoir été mouillée – suite temps humide – suppuration pus épais et nauséabond
Traitement : China 30 K, 2 granules dans la vulve matin et soir pendant 2 jours et une fois le troisième jour.
Résultat : amélioration rapide avec vidange du quartier et guérison complète sous 4 jours.
Parole d’expert
Paul Polis – Docteur vétérinaire homéopathe, membre du GIE Zone Verte
A la différence de l’approche pasteurienne qui n’envisage que les « microbes » comme causes de pathologies, l’homéopathique prend en compte tous les aspects de l’histoire et de l’expression du malade : tempérament, émotions, stress, conditions climatiques ou alimentaires, moment et circonstances d’apparition des troubles.
Dès l’origine, parmi les premiers disciples du docteur Hahnemann, il y avait des vétérinaires.
Cette médecine a immédiatement prouvé son efficacité sur des chevaux, des vaches et autres chiens et chats ! Peut-on encore parler « d’influence psychologique » quand il s’agit de traiter une mammite chez une vache ou une diarrhée infectieuse chez une poule ?
Ces dernières années, le développement de l’agriculture biologique a permis d’expérimenter dans les élevages de très nombreux traitements pour toutes sortes de pathologies. Ce succès grandissant voit aussi des éleveurs conventionnels se tourner à leur tour vers les remèdes homéopathiques pour pallier les coûteux traitements chimiques et enrichir les possibilités de soins à leurs animaux.
Mais trop souvent hélas il est fait un usage courant et prolongé de remèdes homéopathiques sans réel individualisation : le choix repose sur une indication générale ou une recette. Cette façon de faire limite les résultats à un niveau superficiel mais s’avère insuffisant lors de maladies plus graves. Dans ce cas, c’est la recherche du remède ciblé (remède unique) le plus « similaire » au malade qui sera efficace.
L’efficacité de la méthode homéopathique repose sur la qualité des observations faites sur le malade, sur une connaissance étendue des caractéristiques des remèdes et sur la capacité d’effectuer le choix du remède le plus adapté.
Pour soutenir les éleveurs, des formations à l’Homéopathie sont organisées depuis près de 30 ans partout en France à l’initiative d’organisations agricoles : Chambres d’agricultures, Groupements d’Agrobiologistes, Groupes de développement (CETA, CIVAM, GEDA…), associations, etc et font partie du cursus de nombreuses formations agricoles diplômantes. Ainsi les éleveurs peuvent efficacement collaborer à l’intervention ou au conseil d’un vétérinaire compétent en la matière.
Les vétérinaires homéopathes qui dispensent ces formations peuvent partager leurs connaissances et leurs pratiques…. Mais aussi et surtout partager le bonheur de soigner à l’écoute de l’animal, dans une relation respectueuse où les souffrances et les expressions psycho-comportementales sont des éléments essentiels qui complètent nécessairement le tableau des symptômes physiques.
L’homéopathie est une médecine globale qui ne sépare pas le cœur de l’esprit. La prise en compte du bien-être du malade (animal) est depuis toujours une préoccupation des homéopathes comme le respect de la nature en évitant les pollutions chimiques.
Comme le disait Samuel Hahnemann, la médecine est un art, l’art de guérir, qui ne se conçoit pas sans bienveillance.